Shrapnel

Le shrapnel, du nom de son inventeur Henry Shrapnel, est le nom désignant l'«obus à balles», depuis la Première Guerre mondiale, le terme «shrapnel» a fréquemment été utilisé, de manière abusive, pour désigner des petits fragments projetés par une explosion,...



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  • Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le shrapnel, du nom de son inventeur Henry Shrapnel, est le nom désignant l'«obus à balles».... (source : dictionnaire.sensagent)
  • Aujourd'hui on introduit les balles à même dans l'obus.... Le shrapnel est terminé, il n'y a plus qu'à le loger dans sa douille, pour former la cartouche.... (source : greatwardifferent)
Premier engin explosif à balles de plomb, découvert par le Lieutenant Henry Shrapnel, et sa première version «perfectionnée» par le capitaine E. M. Boxer (B)
Types d'obus shrapnel (et assemblages douille-obus) existant en 1915
Obus à balles
Diagramme gravé sur l'anneau localisé sur la tête de l'obus (modèle américain). Il permettait à l'artilleur de régler le délai avant explosion, une fois l'obus tiré (en tenant compte de la distance, de l'angle de tir et de la perte de vélocité de l'obus avec la distance)
Abaque montrant à l'artilleur le délai à programmer pour l'explosion selon la distance et l'angle de tir
Presse hydraulique (pression : 750 tonnes) utilisé vers 1914-1915 par l'industrie de l'armement pour la production d'obus «shrapnels» forgés (d'autres obus «shrapnels» étaient en fonte)
Stades de fabrication de l'enveloppe d'un obus shrapnel forgé

Le shrapnel, du nom de son inventeur Henry Shrapnel, est le nom désignant l'«obus à balles», depuis la Première Guerre mondiale, le terme «shrapnel» a fréquemment été utilisé, de manière abusive, pour désigner des petits fragments projetés par une explosion, quelle que soit leur origine.

Historique

En 1784, le lieutenant Henry Shrapnel (1761–1842) du Corps royal d'artillerie britannique (Royal Artillery) entreprit la mise au point d'une arme anti-personnel.

À cette époque, l'artillerie employait des boîtes à mitraille pour se défendre contre les attaques de l'infanterie ou de la cavalerie. Au lieu d'un boulet, on chargeait le canon avec un étui métallique empli de billes de fer ou de plomb. Lors du tir, l'étui se déchirait à l'intérieur du canon, produisant un effet comparable à un énorme fusil chargé de chevrotine. La boîte à mitraille avait toujours un effet mortel à 300 mètres, quoiqu'à cette distance la densité des projectiles ait baissé au point de rendre un impact sur une cible humaine peu probable. Pour des portées plus importantes, on employait le boulet plein ou bien l'obus ordinaire. Ce dernier, une sphère creuse en fonte remplie de poudre noire, avait plus un effet de souffle que de fragmentation car les morceaux de métal étaient peu nombreux et de grandes dimensions.

L'innovation de Shrapnel consista à combiner l'effet multiprojectile de la mitraille avec l'effet retard du fusant pour porter à distance l'effet de la boîte à mitraille. Son obus était constitué d'une boule creuse en fonte rempli d'un mélange de billes et de poudre complété par une fusée-détonateur rudimentaire. Si la fusée était correctement réglée, l'obus s'ouvrait, soit devant soit au-dessus de la cible, et libérait son contenu de balles de fusil qui poursuivaient leur course avec la vitesse résiduelle de l'obus. La charge explosive de l'obus était juste suffisante pour le fracturer mais pas pour disperser les projectiles dans l'ensemble des directions. Sous cette forme, son invention accroissait la portée efficace de la boîte à mitraille de 300 à 1100 mètres. Il appela son engin «boîte à mitraille sphérique» (spherical case shot), mais on finit par l'appeler selon son patronyme, ce qui fut entériné en 1852 par le gouvernement britannique.

Les premiers modèles présentaient un défaut catastrophique : lors de la particulièrement forte accélération, au départ du coup, le frottement entre la mitraille et la poudre noire provoquait quelquefois l'explosion prématurée de la poudre. Le problème fut résolu en plaçant la poudre dans un tube métallique central ou bien dans un logement scindé au sein de l'obus. Pour éviter que la grenaille en plomb ne se déforme, on l'inclut dans de la résine, dont la combustion eut pour effet positif d'indiquer le lieu d'éclatement de l'obus.

L'artillerie britannique attendit 1803 pour adopter l'invention, mais le fit alors avec joie. Shrapnel fut promu au grade de commandant (Major) l'année même. Le duc de Wellington employa le shrapnel contre Napoléon de 1808 jusqu'à Waterloo et laissa des rédigés admiratifs sur son efficacité.

La conception fut perfectionnée par le capitaine E M Boxer, du Corps royal d'artillerie, et évolua lors de la naissance des canons à âme rayée.

Modifications ultérieures

En prenant une forme cylindrique, l'obus fut un peu modifié : il reçut à la pointe une fusée-détonateur à temps, une canalisation de mise à feu centrale autour de laquelle étaient disposées les billes noyées dans la résine et , à l'arrière, un logement contenant de la poudre noire fermé par un opercule serti sur le tube. Au cours de la course de l'obus, au bout d'un laps de temps déterminé, la fusée mettait feu à la charge de poudre qui était juste suffisante pour rompre les attaches ou les goupilles qui la fixaient et expulser la mitraille. L'essentiel de la vitesse des billes provenait de la vitesse résiduelle de l'obus. Une fois libérées, les billes du shrapnel formaient une grêle de balles rondes suivant la trajectoire du tir et frappaient le sol selon une zone ovale. Quoique particulièrement efficaces contre des troupes à découvert, cette mitraille était sans effet contre du personnel à l'abri, dans des tranchées par exemple.

Au cours de la Première Guerre mondiale

Au début de la Première Guerre mondiale, l'obus à balle fut employé à grande échelle par l'ensemble des belligérants pour frapper les troupes avançant en masse ainsi qu'à découvert. Puis il fut abandonné au profit de l'obus à haut pouvoir explosif en raison du passage à la guerre de tranchées : le shrapnel était incapable de détruire les réseaux de fil de fer barbelé en avant des lignes, défoncer le sol ou bien venir à bout de troupes enterrées, toutes choses nécessaires avant de lancer une attaque.

Avec la mise au point d'explosifs à fort pouvoir brisant suffisamment stables pour être chargés dans les obus, on constata qu'une enveloppe d'obus convenablement conçue se fragmentait si efficacement que l'ajout de mitraille n'était pas indispensable. A titre d'exemple, la détonation d'un obus de 105 mm ordinaire produit plusieurs centaines d'éclats à grande vélocité (1000 à 1500 m/s), une onde de surpression mortelle dans un court rayon et , en cas d'explosion au sol ou sous la terre, bouleverse le sol et détruit efficacement le matériel — tout cela avec une munition énormément plus facile à fabriquer que les dernières versions du shrapnel.

Un modèle remarquable fut l'«obus universel» (Universal Shell) mis au point par l'allemand Krupp au début du vingtième siècle. Cet obus fonctionnait soit comme un obus à balles soit comme un obus brisant. Sa fusée était modifiée et la résine remplacée par du TNT pour enrober les billes. Si on activait la fusée-détonateur, elle fonctionnait normalement, projetant les billes et mettant feu au TNT qui brûlait sans exploser en émettant un panache de fumée noire bien visible. En mode impact, le TNT détonait, transformant l'obus en brisant produisant une grande quantité d'éclats à basse vélocité et un souffle modéré. Toujours une fois, à cause de sa complexité, il fut abandonné pour l'obus brisant simple.

La mine Schrapnel, modèle allemand au cours de la Deuxième Guerre mondiale

Au cours de la Seconde Guerre mondiale

Durant la Deuxième Guerre mondiale, les obus à balles au sens strict furent délaissés, les derniers shrapnels à avoir été employés par l'armée britannique étant des obus de 60 livres tirés en Birmanie en 1943.

La marine impériale japonaise mit au point une munition de DCA combinant le shrapnel et l'obus incendiaire sous le nom de «Sanshiki».

Au cours de la guerre du Viet-Nam

Un projet américain des années 1960 a abouti à l'obus «ruche» (Beehive shell) qui n'est pas à proprement parler un obus à balles car il contient des fléchettes. Le résultat fut l'obus de 105 mm M546 APERS-T, utilisé pour la première fois au Viet-Nam en 1966.
L'obus comporte à peu près 8000 fléchettes d'un demi gramme groupées en cinq paquets, une fusée à temps, des détonateurs conçus pour déchirer l'enveloppe, un tube central, une charge de propulsion sans fumée, un marqueur coloré contenu à l'arrière. Le fonctionnement de l'obus est le suivant : la fusée se déclenche, transmettant l'explosion par le tube et mettant à feu les détonateurs qui séparent l'avant de l'enveloppe en quatre morceaux. L'enveloppe et les quatre premiers paquets de fléchettes giclent sous l'effet de la rotation du projectile, le dernier paquet et le marqueur visuel sous l'effet de la charge propulsive. Les fléchettes se dispersent à partir du point d'explosion en un cône qui va toujours grandissant dans le prolongement de la trajectoire du projectile avant son explosion.
Cet obus a une grande efficacité anti-personnel, surtout sous le couvert forestier, mais est délicat à fabriquer. On dit que le nom de ruche provient du bruit que produisent les fléchettes, ressemblant au bourdonnement d'un essaim en furie.

Obus Shrapnel, santé et pollution

Outre les dégâts humains et matériels qu'il produisait comme munition, l'obus shrapnel a été une source importante et durable de pollution de l'air et du sol.

Les balles de plomb sont toujours présentes par millions dans les sols (il y en avait à peu près 300 par obus) entrainant une pollution durable des sols par le plomb. Ces deux produits sont surtout neurotoxiques et non biodégradables ni dégradable à échelle humaine de temps. C'est un des aspects des séquelles de guerre qui restent à étudier rétrospectivement, ou à partir d'analyses des sols de champs de bataille.

À l'heure actuelle

Bien que d'un emploi assez rare, il existe toujours des munitions de divers calibres, basées sur le principe du shrapnel, employant comme mitraille des fléchettes ou bien des corps en tungstène : billes, cylindres ou bâtonnets.
Certains missiles anti-missile peuvent être équipés de têtes qui larguent à une distance déterminée une nuée de «sous-projectiles» sur la trajectoire du missile rentrant. Ce procédé ne demande pas une aussi grande précision de la poursuite et de la trajectoire d'approche qu'avec une tête explosive ordinaire, et l'emploi de bâtonnets procure une meilleure pénétration dans les parois de l'adversaire et augmente les chances de l'avarier.

Emploi de shrapnel en argot britannique

Shrapnel sert à désigner la menue monnaie et est l'équivalent de mitraille dans ce sens.

Orthographe

On rencontre quelquefois le mot schrapnell qui est l'adaptation à la prononciation allemande et n'a pas lieu d'être employé en français. shrapnell est complètement fautif et désigné comme tel par les dictionnaires qui le citent.

Note

Sources

Les informations proviennent particulièrement probablement d'un article de WL Ruffell, publié en 2001 sur (en) Royal New Zealand Artillery Old Comrades Association

Voir aussi

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 18/03/2009.
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