Grenaille

Au XVIII e siècle, la grenaille est définie comme " métal réduit en menus grains "..



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Métallurgie - Munition - Arme à feu - Écotoxicologie

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Définitions :

  • Billes métalliques calibrées à différents diamètres. Ces billes projetées à grande vitesse sur une surface permettent de la régénérer. (source : gailledrat)

Au XVIIIe siècle, la grenaille est définie comme "métal réduit en menus grains". (La grenaille est aussi le rebut de graine qu'on donnait aux volailles et ce sera énormément plus tard les déchets ou particules utilisés pour décaper à l'air comprimé les vieilles peinture et vernis ou la rouille).

Grenailles et munitions

La grenaille d'acier ou de fer récupérée dans les forges a été utilisée dans certaines munitions de fusil peu après l'invention de l'arme à feu. Mais elle abîmait le fusil de chasse et pouvaient blesser ceux qui en avalaient avec le gibier. Elle a été rapidement interdite au profit de la grenaille de plomb, semble-t-il aussi pour que seuls les riches et les armées puissent en disposer. «Il est défendu de charger un fusil avec de la grenaille» précise le Dictionnaire de l'Académie française de 1762 à l'article Grenaille

La grenaille de plomb a été rendue balistiquement plus performante toujours avec la fabrication de billes de plomb calibrées et bien rondes dans les tours à plomb. A partir du XIXe siècle, on utilise le plus souvent un alliage composé d'environ 90 % de plomb complété d'arsenic et d'antimoine pour le durcir et en freiner l'oxydation. La grenaille dite «de plomb» est avec l'amorce (des balles ou cartouches) la principale source de toxicité des munitions.

Environnement, écotoxicologie

Les grenailles au plomb posent problèmes car les métaux qui la composent sont tous toxiques, tout spécifiquement le plomb et l'arsenic, même à faible dose. L'antimoine est un puissant cancérigène sous forme de trioxyde et est un métal toxique.

Qui plus est , il semble que d'autres espèces soient aussi concernées : cailles, faisans, tourterelles… et peut-être bécasses (qui contient fréquemment plus de plomb que les canards selon une étude canadienne portant sur plusieurs milliers de bécasse ).

Pour éliminer ce problème, de nombreux pays obligent désormais l'utilisation de grenaille certifiée non toxique dans certains secteurs ou pour certains types de chasse, surtout pour la sauvagine. Ces grenailles sont le plus souvent composé d'acier mais également, moins souvent, d'autres alliages (essentiellement à base de bismuth ou de tungstène).

Pollution durable

Les métaux lourds ne sont pas biodégrables, mais le plomb est un métal mou. La grenaille de plomb peut être érodée, corrodée et/ou dissoute par des acides naturels, y compris dans l'estomac ou le gésier (par exemple en 20 jours environ[1]). dans le gésier d'un canard adulte, et plus rapidement si l'animal est nourri avec des aliments durs, tels que le maïs-grain, blé, etc. ), et leur plomb moléculaire peut alors être bioconcentré par des organismes ou une chaîne alimentaire.

L'intoxication d'humains et d'animaux par la grenaille de plomb pourrait persister longtemps après l'interdiction d'utiliser de la grenaille de plomb (interdiction qui n'est effective que dans les zones humides en France). Selon plusieurs étude nord américaines, les animaux continuent à s'empoisonner en mangeant des billes de plomb longtemps après l'interdiction du plomb dans la grenaille de chasse.
Les billes de plomb peuvent aussi être transportées par des oiseaux blessés ou en ayant mangés, qui vont ensuite mourir loin d'une zone de chasse, quelquefois particulièrement loin (cas d'animaux migrateurs. Elles peuvent aussi aisément rouler vers le bas des bassins versants, emportées par les pluies d'orage et les crues. SCHUZ a d'autre part montré en Amérique du Nord que dans 2 zones chassées, dont l'une chassée «sans plomb», que les taux d'ingestion de plomb ne semblaient pas corrélés à la simple notion de territoire chassé au plomb / non chassé au plomb. 5% des tourterelles avaient des grenaille dans leur gésier dans la zone sans plomb (en supposant que certaines sont peut être aussi déjà morte et échappent à l'investigation), alors que dans la zone «à plomb», à peine 0, 3% des oiseaux contiennent de la grenaille. Les auteurs estiment que les tourterelles (et autres oiseaux granivores ou consommateur de grit), se nourrissant dans des champs où on chasse avec des cartouches “plomb”, meurent plus tôt (et plus nombreux ?) de saturnisme aigu, avant même d'être tirés – d'où une sous-estimation des taux d'ingestion [2] Une autre hypothèse est que le plomb «fond» plus vite que la grenaille d'acier et qu'on le repère par conséquent moins (chez un canard qui mange du maïs dur, le plomb est solubilisé dans le sang en 24 h à peu près), tandis que la bille d'acier doux peut persister des mois, comme les graviers de quartz avalés par les oiseaux[3], [4]). D'autres études sur le plomb stocké dans l'os ou les plumes, chez la bécasse surtout montre un taux élevé de contamination par le plomb. La source de ce plomb est cependant toujours inconnue et aucun lien n'a été établie, dans ces études, avec la grenaille de plomb. [5]

Notes et références

  1. Rapport du Sénat français, par le sénateur Miquel (page consacré aux impacts de la grenaille de plomb sur les canards)
  2. Wildlife Society Bulletin (spring 2002 /P. 112-120)
  3. Page Univers nature sur le saturnisme aviaire
  4. Rapport du Sénat français, par le sénateur Miquel (page consacré aux impacts de la grenaille de plomb sur les canards)
  5. Résumé de l'étude sur les taux de plomb chez la bécasse, qui s'est avérée être au Canada deux à trois fois plus contaminée par le plomb - en moyenne - que les canards, lesquels étaient connus les plus touchés par le saturnisme aviaire. Source : Environnement Canada

Voir aussi

Liens externes

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