Munition antiblindage

Les munitions antiblindage ont pour objectif de percer des blindages épais. Elles se déclinent sous de nombreuses formes, adaptées à des armes d'épaule, des obus d'artillerie ou des têtes de missiles.



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Char d'assaut - Munition - Arme à feu

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  • ... La capacité à défaire des blindages réactifs jusqu'à une épaisseur de ... ce qui empêche concrètement d'appuyer directement par des obus explosifs.... ou de lance-mines à sous- munitions guidées antiblindage, ... d'un blindage épais et d'un gros canon, exige des missiles de type " tire et oublie ".... (source : checkpoint-online)
Obus BM-42 soviétique APFSDS
Description de l'obus BM-15 soviétique

Les munitions antiblindage ont pour objectif de percer des blindages épais. Elles se déclinent sous de nombreuses formes, adaptées à des armes d'épaule, des obus d'artillerie ou des têtes de missiles.

Les principes sont le plus souvent identiques à ceux adoptés pour les obus, répartis en deux catégories : les obus perforants (aussi nommés obus de ruptures) et les obus explosifs.

Obus explosifs

«C'est en 1708 que l'officier de marine Masson proposa le premier boulet creux d'artillerie. À cette date, l'armée enterra son exposé, classé sans suite. Au cours des décennies suivantes, plusieurs artilleurs se sont intéressés à cette propulsion d'un boulet creux, chargé de matières incendiaires conçues pour éclater dans le flanc d'un vaisseau, d'y mettre le feu, puis de le faire couler corps et biens.

Le projet revit le jour grâce au colonel de Bellegarde qui fit procéder à des recherches et des tirs de boulet de cette sorte, avant d'émigrer et d'emporter avec lui le fruit de ses expériences.

Deux officiers d'artillerie qui ont supervisé les travaux du colonel de Bellegarde (le lieutenant François Fabre et le capitaine Pierre Choderlos de Laclos) vont poursuivre les recherches, mais il se trouve que malheureusement, des éléments vont les mettre rapidement dos à dos et non côte à côte. En 1803, une maladie mortelle frappe Choderlos de Laclos alors que Fabre est appelé directeur général des Forges.

Jamais la marine ne voudra utiliser cette arme jugée trop meurtrière pour l'ennemi, qui ne tarderait pas à la fabriquer ainsi qu'à l'utiliser à son tour contre nos vaisseaux, inférieurs en nombre. Ce qui privera Paris d'une place Trafalgar… Mais, grâce à la pugnacité de Fabre, Berthier les acceptera pour l'armée de terre.» [1]

L'obus explosif est adapté pour détruire toute cible non blindée. En effet, un obus perforant n'est autre qu'une sorte de projectile lancé à une vitesse plus importante qu'un obus explosif dans l'objectif de traverser une paroi épaisse ou trop dure pour qu'une explosion suffise à faire exploser la cible. On utilise par conséquent simplement la force cinétique de l'obus. Employer un obus explosif contre un char ou un bunker est peu judicieux. Certes vous entamerez le blindage, mais plusieurs coups au même lieu vont être nécessaires pour que l'intérieur de la cible soit atteint. Au contraire, employer un obus perforant pour détruire une maison ou un véhicule est complètement inadapté. La maison (ou le véhicule) sera traversée de part en part, mais elle restera debout.

Un obus explosif est utilisé pour détruire un bâtiment non-blindé telle qu'une maison, une voiture ou un groupe de fantassins. L'explosion détruit une maison, met le feu à un véhicule ou projette des shrapnels pour tuer les fantassins, selon le type d'obus.

Obus perforants

Pour percer les plus imposants blindages, il fallut trouver un obus résistant, capable de transpercer la cible avant d'exploser. Lors de la Seconde Guerre mondiale, des obus dits «de rupture» on été mis au point pour couler les navires fortement blindés : cuirassés ou porte-avions. Ils furent aussi utilisés pour détruire les batteries côtières ou bunkers…

«Les cuirassés rapides Classe Iowa, lancés au cours de la guerre mais sur plans de 1938, reçurent 3 ponts blindés : supérieur, de 38 mm, moyen de 153 mm et inférieur de 16 mm. Les géants japonais de la classe Yamato, 74 000 t en charge, plans de 1937, un seul pont : de 230 mm.»

Fonction Protection, Stratic. org (extrait)

Le principe de l'obus de rupture de base est simple. Il s'agit de percer le blindage et d'utiliser les morceaux de blindage comme nouveaux projectiles, en complément du projectile d'origine. Par la suite, il se passe un effet «boule de neige» puisque ces nouveaux projectiles incandescents et projetés à une vitesse particulièrement élevée vont transpercer d'autres parois etc. Le personnel se trouvant dans les pièces touchées est par conséquent neutralisé par les shrapnels. pour être efficace il faut que sa densité sectionnelle soit maximum.

Un autre principe est de consolider un obus explosif pour qu'il puisse traverser les parois blindées avant d'exploser, un temps donné après. (100 millisecondes. )

Conduite de tir

Voir l'article Télémètre laser

Incendie et explosion

Au début, les moteurs fonctionnaient à l'essence, ce qui favorisait les incendies. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les armées commencèrent à employer le moteur diesel pour leurs véhicules blindés. Les chars explosaient moins aisément, sauf en cas de coup dans la réserve de munition.

En ce qui concerne le char Abrams, le magasin à munitions est localisé hors du blindage, derrière la nuque de tourelle. En cas de coup au but, les munitions stockés ne provoquent plus l'explosion du char.

Pour diminuer le risque d'incendie, un système d'extinction à base de Halon est présent à l'intérieur du char, mais ceci ne forme pas un rempart à un coup mortel.

Blindage

Voir la partie Blindage militaire de l'article Blindage

Balistique des munitions et effet sur les blindages

Obus de 120 mm M829 américain avec pénétrateur en uranium appauvri
Bleu : amorce
Orange : charge de propulsion
Vert : sabot
Blanc : flèche

Suite à la naissance de blindages de plus en plus consistants ou résistants, de moins en moins traversables, que des munitions explosives ou cinétiques ne pouvaient plus traverser, sont apparues les munitions à l'uranium appauvri. ces munitions sont effilées longues et denses de façon à augmenter au maximum leur densité sectionnelle et par conséquent leur pouvoir perforant.

En réalité, il s'agit du même métal que celui composant le blindage Chobham.

En 2008, on produit des balles, obus, bombes ou missiles à l'uranium inerte.

Le principe est simple et particulièrement avantageux. Quand la flèche d'uranium neutralisé entre en contact avec un solide, celle-ci grâce à sa dureté va tout d'abord percer le solide, puis s'échauffer, atteindre sa température de fusion, faire fondre le solide tout en continuant sa trajectoire grâce à son importante force cinétique apportée au moment du tir. Par la suite, la flèche va s'auto-aiguiser, va projeter les morceaux incandescents du solide (blindage, béton armé) au sein de la cible tout en brûlant tout ce qui se trouvera sur son passage à cause des caractéristiques pyrophoriques de l'uranium.

Le résultat est par conséquent particulièrement rentable puisque cet obus remplit la fonction d'un obus explosif à tête renforcée, tout en étant particulièrement peu cher dans la mesure où il s'agit d'une flèche de petit diamètre dont le noyau est constitué de déchet neutralisé d'uranium, recouvert d'une protection.

L'obus est par conséquent tiré par un canon standard de 120 mm par exemple, à âme lisse, et possède une vitesse d'origine lui fournissant la force cinétique indispensable pour percer tout type de blindage. Précisément ce qu'il aurait fallu pour couler les cuirassés géants lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Un obus APFSDS (pour Armor-Piercing Fin-Stabilized Discarding Sabot) possède une vitesse d'origine de 1 661 m/s, mais sa capacité de pénétration diminue selon la distance du but.

Un obus HEAT possède quant à lui une vitesse d'origine de 1 330 m/s, mais sa capacité de pénétration diminue selon le type de blindage de la cible. La faible vélocité d'un obus explosif fait qu'à longue distance, l'objectif a le temps de changer de position avant l'impact et peut éviter un tir mortel (la limite de portée est d'environ quatre à cinq kilomètres).

Les missiles et les bombes à l'uranium neutralisé sont nommés «munitions perce-bunkers». C'est-à-dire que la munition sera utilisée pour percer un bunker enterré.

Le missile en question, quand il est tiré, va prendre de l'altitude afin d'augmenter sa vitesse lors de sa descente, et par conséquent sa force cinétique. Il va parcourir le maximum de distance à particulièrement haute altitude pour deux raisons : celle qu'on vient d'énoncer (pouvoir percer plusieurs dizaines de mètres de solide) et pour consommer le moins de carburant envisageable. Le missile possède un renfort en uranium inerte à l'avant pour pouvoir pénétrer dans le solide. Lors de la pénétration dans un bunker enterré par exemple, le missile va comprimer la terre, roche ou autre élément constituant le sol et va percer la paroi du bunker en projetant les constituants du sol et de la paroi à l'intérieur du bunker. La pièce percée et les pièces avoisinantes sont écrasées. Si le missile est équipé d'un étage «explosif» alors il va exploser avec un laps de temps de décalage afin d'écraser ou de faire exploser le restant du bunker. Ceci reprend par conséquent le même schéma que la bombe. Actuellement, personne ne dispose de ce type de munition mais les États-Unis semblent avoir un programme de recherche allant dans cette direction.

Les autres missiles sont fréquemment à basse vélocité, par conséquent fréquemment à tête HEAT (sauf en ce qui concerne les missiles antiaéronefs, qui doivent avoir une vitesse - ou vélocité - plus importante que leur cible - avions, hélicoptères, missiles… - et qui doivent faire exploser la cible, sans pour tout autant avoir de tête renforcée). Il faut savoir qu'un obus HEAT est tout autant adapté qu'un obus sabot pour détruire un hélicoptère (en théorie, car un HEAT est moins rapide qu'un sabot, par conséquent laisse plus de temps à la cible pour changer de position).

Certaines anomalies portent à croire qu'il est nocif de rester à proximité d'un impact causé par des munitions à l'uranium neutralisé. Ce n'est pas une surprise, puisque la munition est constituée d'uranium, uniquement la polémique incrimine les autorités de ne pas avoir insisté sur le fait qu'il était envisageable de développer un cancer suite à l'exposition aux poussières d'uranium inerte (le syndrome de la guerre du Golfe). Des soldats ont campé à proximité de carcasses de véhicules détruits grâce à ce genre de munition. Plusieurs développent des cancers ou générèrent des enfants malformés. Même si ce fait s'ajoute à d'autres erreurs (inhalation d'insecticide particulièrement puissant, par méprise des consignes du fabriquant. À ce sujet, la puissance des insecticides n'est pas à négliger. Le Zyklon B, employé par les SS dans les camps d'extermination au cours de la Deuxième Guerre mondiale n'était qu'un insecticide !) on ne peut pas l'ignorer. Pour donner un élément de comparaison, par exemple un bon fumeur a tout autant de risque de développer un cancer en fin de vie (après soixante ans) ainsi qu'à condition qu'il ait commencé à fumer avant l'âge de vingt ans, qu'un soldat non fumeur s'étant trouvé à côté d'une carcasse détruite par munition à l'uranium inerte pendant une durée d'une douzaine d'heures (à condition que l'impact ait eu lieu dans la même journée et qu'il ne pleuve pas. Sinon, les poussières potentiellement dangereuses sont clouées au sol).

A un ou plusieurs kilomètres, même en cas de vent, la poussière est diluée, une partie retombe, une autre se noie dans les étendues d'eau immense de la planète et ne représente que peu de danger, sauf en cas de conflit mondial où plusieurs milliers de tonnes d'uranium, même inerte, serait disséminé légèrement partout et pourraient causer quelques dommages.

Pour en terminer avec cette introduction sur les chars, passons à la présentation des différents types de blindés modernes.

Le MBT (Main Battle Tank) tel qu'un Abrams est le char standard, progéniture de son esquisse pensée au cours de la Première Guerre Mondiale. Aujourd'hui pourvu d'une tourelle et d'un canon principal de calibre compris entre 120 et 125 mm le plus souvent, de fort blindage, de chenilles et de moyen de communication. Ce char a généré des variantes, car il est devenu indispensable de transporter les hommes de manière rapide tout en étant à l'abri. Ainsi sont nés les APC (transport de troupes blindés) qui ne possèdent pas d'arme de haut calibre. Puis sont apparus les IFV (véhicule de combat d'infanterie) tels que le M2 Bradley possédant un canon de faible calibre (25 mm) tirant des munitions perforantes ou explosives ainsi qu'un double lanceur de missiles TOW 2 (antichars, à tête HEAT) monté en série, possibilité d'adapter un second lanceur double, possédant la capacité de se défendre contre les avions en particulier grâce à un lance-missile Stinger (portatif) et possédant des meurtrières pour permettre à l'équipage de se servir de ses armes légères – les M3 sont des M2 de cavalerie emportant uniquement deux passagers contre sept pour le M2 mais davantage de missiles TOW 2 et SAM Stinger – l'objectif de ce genre de véhicule est de protéger son équipage, y compris quand ce dernier est hors du blindé. En réalité, le tandem Bradley-infanterie a le même dessein qu'une mère protégeant ses enfants. Les soldats bénéficient d'un bunker mobile avec cependant les inconvénients du volume de ce blindé (en particulier de sa hauteur) qui n'est pas négligeable et de la faiblesse de son blindage, ce qui va plutôt dans le mauvais sens. D'autres types de chars ont été créés, dans l'objectif de transporter un poste de commandement, de remplir une fonction spécifique telle qu'être une «plate-forme» lance-missiles. Des outils peuvent s'adapter sur les chars de manière à détruire les mines pouvant se trouver au-devant du char par exemple.

Le canon n'est plus une arme d'avenir, ce dernier se verra remplacé par le missile, capable de corriger un tir manqué ou d'atteindre une cible cachée ou à une distance hors de portée par les canons ; même si le prix des missiles empêche les petits pays de suivre les grands, ils sont obligés de s'aligner par la force des choses (ou alors – comme nous l'a démontré le cas irakien – sont balayés en quelques jours de combats) et alors, ne sont pas capables de rivaliser avec eux. Il existe un inconvénient majeure pour un missile. Son dispositif de guidage (filoguidé, infrarouge, laser ou radar) peut être aisément contrecarré par l'ennemi visé. Un exemple avec les dispositifs de brouillage russe Shtora et Tshu qui brouillent le guidage du missile attaquant. Qui plus est un missile se déplace sur le champ de bataille à une vitesse pouvant aller de 100 m/s à 700 m/s à peu près. Il est par conséquent plus facile à neutraliser ou à éviter qu'un simple bout de métal inerte que représente un obus flèche se déplacant lui à 1800 m/s. Le missile transporte une charge militaire vulnérabe aux éclats, pas la flèche. En 2008, aucun des pays de l'OTAN n'utilise de missile avec ses chars.

La guerre en Irak de Mars 2003 montre qu'on entre dans une nouvelle ère. Les chars et les stratégies devront être réadaptés à un combat de rues, les protections individuelles devront parer à une attaque kamikaze, le personnel devra être constitué au combat contre des civils terroristes au milieu de civils pacifiques et les idéologies et stratégies politiques devront évoluer de manière à pouvoir adopter la meilleure défense contre le terrorisme.

Il ne faut pas pour tout autant abandonner les tactiques et matériels développés ces vingt dernières années, car un conflit conventionnel peut toujours éclater tel un orage (cela ne prévient pas).

Énergie cinétique et obus flèche
Icône de détail Article détaillé : APFSDS.
Obus flèche se séparant de son sabot

Toutes les pièces fonctionnent sur le même modèle. Un obus et une charge propulsive sont positionnés au fond d'un long tube (Canon). La base du tube est fermée, l'autre bout, non. La charge propulsive crée un gaz chaud en expansion. Il propulse l'obus hors du tube à grande vitesse. À la sortie du tube, les obus à haute vélocité atteignent une vitesse de 1 000 à 2 000 mètres par seconde. Les obus anti‑char «à l'ancienne», dans les années 40 et 50, avaient une tête renforcée. Ils étaient conçus pour frapper le blindage avec suffisamment de force pour pénétrer à l'intérieur et alors faire exploser la petite charge qui se trouvait dans leur tête. La recherche balistique a ensuite démontré que la fragmentation du blindage et la force du cône avant étaient bien plus destructrices que l'explosion qui suivait. En d'autres termes, les dommages étaient causés par le transfert de l'énergie cinétique de l'obus vers le blindage. En conséquence, les obus perforants actuels sont entièrement fait de métal extrêmement dur, sans aucune charge intérieure. Lorsqu'il pénètre, des morceaux du blindage et les restes de l'obus volent à l'intérieur du char, détruisant et l'équipage et l'équipement.

Il a fallu toujours plus d'esprit créatif pour imaginer le dernier‑né des obus pénétrants l'obus flèche. Cet obus composite est assemblé autour d'une sorte de mince barreau de métal extrêmement dense. Ce barreau qui forme la flèche est entouré d'un sabot en deux morceaux qui sert au fixer à l'avant d'une douille normale, afin d'adapter le diamètre de la flèche au diamètre de la douille de manière à pouvoir être tiré par un canon de 120 mm par exemple. Lorsque le coup est tiré, la charge dans la douille explose propulsant le tandem flèche‑sabot le long du tube. Dès qu'il en sort, les morceaux du sabot se séparent en l'air et la flèche continue seule son chemin à une vitesse particulièrement élevée. Au départ, les obus flèches étaient tirés par des canons rayés dont les rainures faisaient tournoyer et le sabot et la cheville (qui alors n'avait pas d'ailettes). Comme la majorité des chars ont désormais des canons lisses, ces flèches ont de petites ailettes pour des raisons de stabilité en vol.

Les «flèches» sont le plus souvent en alliage de tungstène (comme le carbure de tungstène) qui est plus dur que l'acier, ou des flèches dont le cœur est en uranium appauvri plus dense que l'acier, et concentrant par conséquent dans son centre plus de puissance (ce matériel est cependant moins puissant). Le tungstène possède une température de fusion de 3 400°C et d'ébullition de 5 700°C. L'uranium appauvri possède quant à lui un point de fusion à 1 130°C et d'ébullition à 3 850°C mais il a l'avantage d'être apporté gratuitement. Le tungstène est d'autre part deux fois plus dur que l'uranium appauvri, avec une dureté de 500 Vickers contre 250 Vickers uniquement pour l'uranium appauvri). Ceci permet d'augmenter énormément leur densité sectionnelle et par conséquent leur pouvoir perforant.

Densité des matériaux pour comparaison : Eau, 1 ; Acier, 7, 8 ; Bronze, 8, 4 à 9, 2 selon le mélange ; Plomb, 11, 3 ; Uranium, 18, 7 ; Uranium appauvri, 19, 1 ; Tungstène, 19, 3.

L'uranium appauvri des obus flèches est accusé de provoquer des maladies graves à moyen et long terme, quoique les armées du monde, surtout celle des États-Unis affirment le contraire.

Les obus et les têtes HEAT

Icône de détail Article détaillé : High Explosive Anti-Tank.

Les têtes HEAT, (anti‑char à haut pouvoir explosif) connues aussi sous le nom de têtes «à énergie chimique», «à charge profilée» ou «à charge creuse», ont été développées au cours de la Seconde Guerre Mondiale pour les pièces à basse vélocité, et presque aussitôt utilisées aussi pour les roquettes anti‑chars légères.

La charge explosive des munitions HEAT possède un bien entendu de forme cônique (quelquefois hémisphérique) à son extrémité dirigée vers la cible. Ce cône inversé est recouvert d'une paroi métallique (à ne pas confondre avec la coiffe - ou "pointe" - de la munition) dont l'épaisseur, l'angle et le matériau (le plus fréquemment du cuivre rouge) seront détérminés selon la vitesse de détonation de l'explosif utilisé et de la nature de la cible à détruire. A l'impact, un contacteur positionné au sommet du projectile déclenche l'explosion du détonateur localisé à l'arrière de la charge, entraînant du même coup la détonation de celle-ci. L'onde de choc génèrée se propage d'arrière en avant au sein de la charge et exerce sur la paroi de cuivre une pression telle que cette dernière fond et se retourne légèrement comme une chaussette, formant un jet de métal à haute température et dont la vitesse peut atteindre, en principe, deux fois celle de la vitesse de détonation de l'explosif utilisé (soit à peu près 18000 m/s pour une charge à l'octogène-cire). Le jet possède par conséquent un pouvoir perforant énorme (environ huit fois le diamètre de la charge dans l'acier et bien plus dans le béton), et sa température (plusieurs milliers de degrés) provoque la destruction totale de la cible. La distance séparant le sommet de la coiffe et la base du cône est appelée "distance de stand-off" ; elle est nécéssaire à la formation du jet et sera comprise entre 2 et 3 fois le diamètre de la charge.

Toutes les têtes HEAT fonctionnent de la même manière quelle que soit leur vélocité. Ce sont par conséquent des missiles et des obus assez lents dont le pouvoir de pénétration est le même que les munitions cinétiques à haute vélocité. En réalité, la majorité des missiles et des obus HEAT de fort calibre peuvent pénétrer dans une épaisseur d'acier supérieure à tout ce qu'arrive à faire le plus puissant des canons de char à haute vélocité.

Les obus HEAT étaient si efficaces que certains canons de chars furent redessinés pour ne tirer qu'eux. Les têtes HEAT ont plus de pouvoir pénétrant si elles ne tournoient pas, ce qui donne toujours un avantage aux missiles ainsi qu'aux fusées comparé aux obus tirés par un canon rayé. Un pays alla même jusqu'à imaginer une tête HEAT montée sur roulements pour contrebalancer l'effet de ses canons rayés. C'était finalement une bonne raison pour passer au canon à âme lisse.

Sources
  • Advanced Technology Warfare
  • Modern Land Combat
  • The modern US Army
  • Weapons and Tactics of the Soviet Army – New Edition
  • USAREUR
  • Armor
  • Mondial Defense Review
  • Jane's All the World's Aircraft
  • Jane's Armor & Artillery
  • Jane's Defence Weekly
  • Jane's Infantry Weapons
  • Soviet Military Power
  • Operator's Manual, Tank, Combat, Full-Tracked, M1
  • Organizational & Tactical Reference Data for the Army in the Field
  • Tank Combat Tables
  • The Tank & Mechanized Infantry Battalion Task Force
  • Tank Platoon
  • www. stratisc. org
  • FAS. org et la totalité des sites liés
  • RMC Vol. 4 N° 1 et 2
  • Historia 687
  • Encyclopedia Encarta 2003

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