Lebel modèle 1886

Le Fusil Mle 1886, ou Fusil Lebel, est un fusil de l'armée française adopté en Mai 1887. Il a été particulièrement beaucoup utilisé par l'infanterie française jusqu'aux lendemains de la Première Guerre mondiale puis à un moindre degré jusqu'à...



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  • Cette cartouche accompagne un nouveau fusil en dotation dans l'armée : le fusil modèle 1886, du nom de Lebel, colonel faisant partie de la commission... (source : armetec)
  • Arme emblématique de l'infanterie française au cours de la Première Guerre mondiale, ... Introduction : le colonel Lebel et les pères du fusil modèle 1886... (source : servicehistorique.sga.defense.gouv)
  • Le fusil modèle 1886 /93, dit fusil Lebel. Le Lebel est le premier fusil réglementaire à répétition de l'armée française et le premier, aussi, à ... (source : invalides)
Le Mousqueton Mle 1887 M93 R35 Cette version raccourci du Lebel participa en petit nombre à la Deuxième Guerre mondiale.

Le Fusil Mle 1886, ou Fusil Lebel, est un fusil de l'armée française adopté en Mai 1887. Il a été particulièrement beaucoup utilisé par l'infanterie française jusqu'aux lendemains de la Première Guerre mondiale puis à un moindre degré jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale. Il fut officieusement baptisé du nom d'un des membres de la commission qui a contribué à sa création : le colonel Nicolas Lebel. De calibre 8 mm, le fusil Mle 1886 peut contenir dix cartouches, dont huit qui se logent dans le fût localisé sous le canon, plus une dans le transporteur et une dans la chambre. Sur le plan historique, le fusil Lebel a introduit la modernité dans l'armement portatif mondial en remplaçant pour la première fois la poudre noire par la poudre sans fumée (Poudre "B") et les balles en plomb nues par les balles chemisées. Ces progrès techniques vont permettre à l'armement portatif d'atteindre des vitesses initiales particulièrement élevées et par conséquent une grande rasance du projectile et des portées extrêmes dépassant les 4 kilomètres (4 400 mètres avec la "Balle D" du fusil Lebel).

Conception de l'arme

La décision de mettre en commande le futur fusil Mle 1886 a été prise par le général Boulanger, ministre de la Guerre, en janvier 1886. En effet, il était devenu impératif de remplacer le Fusil Gras Mle 1874 à un coup, dépassé depuis la naissance dans l'Empire Allemand du nouveau modèle de Mauser, le Mle 1871-84 à répétition. Par surcroît la Marine française avait déjà pris de l'avance sur l'armée en adoptant un fusil à répétition de 11 mm à magasin tubulaire, le fusil Mle 1878 dit fusil «Kropatschek», suivi par le fusil de marine Mle 1884 et enfin le fusil d'essai Mle 1885, toujours en 11mm Gras, qui est l'ancêtre direct du fusil Lebel en ce qui concerne l'architecture de l'arme. Enfin, l'invention de la poudre «B» par Paul Vieille, en 1884, avait été le facteur décisif expliquant la hâte avec laquelle le général Boulanger avait exigé la mise au point accélérée (en moins d'un an) du nouveau fusil d'infanterie. L'adoption officielle du fusil Mle 1886 date du 1 mai 1887. Au contraire de la poudre noire, la poudre «B» à base de nitrocellulose était quasiment sans fumée et sans residus appreciables de combustion. Cette innovation permit de diminuer le calibre de 11 mm à 8 mm et de perfectionner de façon spectaculaire les vitesses initiales et par conséquent la rasance et la portee du projectile. Cette augmentation des vitesses initiales avait egalement été rendue envisageable par les balles chemisées en maillechort (ou cuivre) découvertes par le capitaine Eduard Rubin de l'Armée Suisse en 1882. L'avance prise par le fusil Mle 1886 sur l'ensemble des autres fusils d'infanterie de l'époque, qui utilisaient toujours la poudre noire et les balles en plomb, ouvrait une revolution dans l'armement portatif.

La creation de l'arme fut menée en un an et demi uniquement par la Commission des Fusils à Répétition présidée par le général Tramond. L'étui de la nouvelle cartouche de 8 mm fut mis au point par le colonel Gras et le capitaine Desaleux. La balle «M», chemisée en maillechort, fut mise au point par le lieutenant-colonel Nicolas Lebel directeur de l'École normale de tir; la culasse mobile à doubles tenons par le colonel Bonnet. Le colonel Gras et en particulier les contrôleurs d'armes Albert Close et Louis Verdin, à Châtellerault, furent responsables de l'architecture détaillée de l'arme et de son usinage. Le lieutenant-colonel Lebel insistait toujours de son vivant qu'il s'agissait d'une création collective qui devait en particulier au colonel Gras. La mise en route des fabrications industrielles fut confiée aux trois grandes manufactures d'État : Châtellerault, Saint-Étienne et Tulle. Grâce à une fabrication accélérée, ces manufactures purent délivrer plus de deux millions de fusils Lebel avant la 1ere Guerre Mondiale. Presque l'ensemble des pieces du fusil Lebel sont marquees au meme numero, y compris la crosse et le fut. La finition etait excellente, a l'interieur comme a l'exterieur de l'arme. La tete de la culasse mobile fut modifiée en 1893 d'où l'appellation réglementaire du fusil Lebel : «Fusil Mle 1886M93». Le fusil Mle 1886-93 était une arme robuste et précise dont la principale faiblesse était son magasin tubulaire sous le canon qui ne permettait pas un rechargement rapide pour le tir à répétition. Enfin le fusil Lebel pouvait etre equipe, sans modifications, de lunettes de tir reglementaires (APX Mle 1916, Mle1917 et Mle1921) donnant la possibilité le tir de precision jusqu'a 800 metres. Le nombre total de fusils Lebel fabriqués par les Manufactures d'Etat entre 1887 et 1920 dépasse les 3 500 000 unités.

Théâtres d'opération

Le fusil Lebel a été employé avant 1914 dans les colonies françaises d'Afrique, mais également pour la répression de quelques grèves ouvrières : le Lebel rencontra son baptême du feu lors de la Fusillade de Fourmies le 1er mai 1891 (dix morts parmi les manifestants). On peut lire dans l'Illustration du 9 mai : «C'est le fusil Lebel qui vient d'entrer en scène pour la première fois… Il ressort de ce nouveau fait à l'actif de la balle Lebel qu'elle peut sans doute traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer.»

Le Lebel servit aussi lors de la Révolte des Boxers en Chine, en 1900-1901. Son utilisation fut décisive dans le combat de Tit contre les Touaregs dépourvus d'armes à répétition (1902). Durant la première Guerre Mondiale, il équipa la quasi totalité de l'infanterie française mais fut progressivement remplacé par les fusils Berthier à chargeur de type Mannlicher qui connurent deux variantes (fusil Mle 1907-15 à chargeur de 3 cartouches fabriqué en grande série à partir de 1916, mais aussi fusil Mle 1916 à chargeur de 5 cartouches mis en fabrication assez tard en 1918). Le fusil Lebel continua à équiper le gros de l'infanterie française au cours de la Grande Guerre tandis que les fusils Mle 1907-15 étaient distribués plutôt aux troupes coloniales, à la légion étrangère ainsi qu'à certaines troupes alliées (Légion russe). Par surcroit, les fusils Lebel continuerent à être fabriqués neufs jusqu'en mai 1920 à la Manufacture d'Armes de Tulle. Cette derniere continua les remises en etat et les recannonages de fusils Lebel jusqu'en 1937. Il est incontestable que le fusil Lebel est devenu et restera l'arme symbolique de l'infanterie française au cours de la Grande Guerre (1914-18).

Quoiqu'il ait déclenché une révolution dans l'armement d'infanterie et quoiqu'il délivrât des performances balistiques identiques ou même supérieures à celles de ses concurrents, le fusil Lebel fut rapidement surclassé en ce qui concerne le tir à répétition. Le Mauser Gewehr 98 (1898) allemand à lame chargeur, le Mosin-Nagant (1891) russe et le Lee-Enfield Mark I (1902) anglais étaient déjà tous capables de cadences de tir plus élevées. Le magasin tubulaire du Lebel, toujours lent a recharger, était le handicap principal du fusil reglementaire francais. Par surcroit, le manque de garde main sur la partie supérieure du canon rendait l'arme brulante apres un tir rapide de plus de 20 cartouches. Enfin, le cran de mire trop etroit et le guidon trop fin et trop bas du fusil Lebel ne facilitaient pas le tir de precision autrement qu'a la cible. Seules les excellentes prestations balistiques de la "Balle D", profilée en laiton massif et adoptée en 1898 (Huon, 2006), mais aussi le nombre énorme de fusils et mousquetons en stock en 1918, ont donné prétexte à ne pas remplacer les armes Lebel et Berthier après la Première Guerre Mondiale. Il faudra attendre près de 20 ans pour que soit enfin adoptée une arme moderne pour l'infanterie française : le fusil MAS 1936 en calibre 7.5mm. Par surcroit, dès 1938, la Manufacture d'armes de Saint-Étienne avait mis au point un fusil semi-automatique qui fonctionnait idéalement. Néammoins, il faudra attendre 10 ans qui plus est pour adopter sa version un peu modifiée : le MAS 1949. En guise d'épilogue, l'armée française à toujours eu du mal à se débarrasser d'armes ayant fait leur temps et le fusil Lebel sera toujours utilisé pour équiper des territoriaux durant la Deuxième Guerre mondiale. Il en fut aussi livré à la Grèce, puis aux Républicains espagnols pendant les années 1930. Le fusil Lebel finit sa carrière militaire aux mains des Harkis lors de la guerre d'Algérie. Des fusils Lebel qui servaient toujours pendant ces dernieres années dans les montagnes d'Afghanistan ont été récemment rapportés comme souvenirs par des militaires US.

Arme de collection?

Le fusil Lebel, arme historique plus que centenaire (120 ans !) et dont la munition n'existe plus nulle part dans les depots et arsenaux en France, est toujours classé dans la 1re Catégorie (Armes de Guerre), au meme titre que le fusil FAMAS aujourd'hui en service dans l'Armee Francaise. Pour obvier à ce classement perime qui ne favorise pas leur conservation par les collectionneurs et les musées en France, un certain nombre de fusils Lebel ont été légalement rechambrés en calibre civil au cours des dernières années. Ces Lebels dont la chambre est un peu élargie acceptent une munition de 8mm faite à partir de l'étui de 348 Winchester (la 8/348W "Barrellier ") et tombent par conséquent legalement dans la 5e catégorie (chasse et tir sportif).

Le Fusil Mle 1886 et Mle 1886-M93

  • Longueur de l'arme : 1307mm
  • Longueur de l'arme avec baïonnette : 1825mm
  • Longueur du canon : 800mm
  • Masse à vide : 4, 180 kg
  • Masse arme chargée à 8 cartouches : 4, 415 kg
  • Vitesse initiale : 700 m/sec

Le mousqueton Mle 1886-M93-R35

  • Longueur de l'arme : 960 mm
  • Longueur de l'arme avec baïonnette : 1310 mm
  • Longueur du canon : 450 mm
  • Masse à vide : 3, 760 kg
  • Masse arme chargée : 3, 842 kg (arme approvisionnée à 3 cartouches)
  • Contenance du magasin :3 cartouches (5 avec une cartouche dans l'auget et peut-être une en chambre)

Bibliographie

  • "La Manufacture Nationale d'Armes de Chatellerault", Claude Lombard, 1987, Brissaud, 162 Grand'rue, Poitiers. ISBN 2-902170-55-6
  • "Les cartouches pour fusils et mitrailleuse", Jean Huon, 2006, Crepin-Leblond, ISBN-10 2703002696
  • "Le tir sportif au fusil reglementaire", Bruce Malingue, 2006, Editions Crepin-Leblond, ISBN 2 7030 0265 3

Liens

le site http ://armesfrancaises. free. fr traite du fusil Lebel modèle 1886 et 1886/93 sur cette page : http ://armesfrancaises. free. fr/les%20fusils. html mais aussi de la majorité des armes françaises.


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